Quand élection rime avec division. Une nouvelle fois, la gauche sera divisée lors des prochaines échéances européennes, au moment où, sans doute, il y a le plus besoin d’union. Le mouvement des Gilets Jaunes aurait dû faire prendre conscience à tous de l’importance d’une large union afin de faire émerger une voix claire et porteuse de revendications fortes. Il n’en sera rien, et ces divisions profiterons autant au Rassemblement national, qu’à Emmanuel Macron et son parti. 

Si on fait un rapide tour d’horizon des forces de gauche qui seront présentes aux élections européennes, elles devraient être au nombre de sept, sans compter une possible liste des Gilets Jaunes.

  • D’abord, la France insoumise qui est, soyons clairs, la meilleure chance pour la gauche de réaliser le meilleur score. La tête de liste sera une jeune militante, provenant de la société civile, Manon Aubry. D’autres personnalités comme Manuel Bompard, ou bien l’ancien socialiste Emmanuel Maurel y figureront aussi.
  • Le Parti communiste français a lui aussi décidé de présenter sa propre liste avec Ian Brossat, l’adjoint à la mairie de Paris, en charge du logement où il a notamment permis la construction de nombreux logements sociaux lors de son mandat.
  • Les deux partis, à l’extrême-gauche de l’échiquier politique, Lutte ouvrière (LO) et le Nouveau parti anticapitaliste (NPA) devraient, sans doute, présentés chacun une liste, après l’échec de négociations visant à la formation d’une liste commune pour ces deux formations
  • Le mouvement Génération.s de Benoît Hamon aura également une liste autonome, avec ce dernier comme tête de liste. Et après l’échec des négociations avec la France insoumise et le Parti communiste.

Viennent ensuite les cas plus litigieux du Parti socialiste et des Verts. Litigieux dans le sens où on ne peut plus vraiment qualifier ces partis de gauche, dans la mesure où, avec leur politique, ils sont rentrés dans le champ libéral de la social-démocratie classique européenne. En témoigne notamment la volonté de certains leaders des Verts de s’allier à la République en marche, comme Pascal Durand, ou bien comme Yannick Jadot qui déclarait, lui, que l’écologie était compatible avec l’économie de marché. Chose que tout ceux s’intéressant à la protection de l’environnement et du climat savent pertinemment fausse dans la mesure où, comme l’expliquait Karl Marx en son temps :

« le capital épuise deux choses : le travailleur et la nature »

Si nous mettons de côté le cas de ces deux partis, il reste donc plus ou moins cinq listes qui auraient pu prétendre à une alliance commune. Même si dans les faits, jamais LO n’accepterait une alliance avec d’autres forces politiques, si ce n’est le NPA. Quoiqu’il en soit Génération.s, France insoumise et Parti communiste auraient en revanche pu s’entendre sur un programme et une liste commune. Je ne rejette la faute sur personne, je constate juste, comme tant d’autres personnes ayant voté Jean-Luc Mélenchon aux dernières présidentielles, que ces divisions risquent de nous coûter cher.

Surtout que, comme je l’ai dit plus haut, il y aura peut-être également une liste estampillée Gilets Jaunes. Loin de moi l’idée de critiquer cela, au contraire si elle porte de justes revendications. Simplement, une fois encore, cela risque de diviser les voix de ceux souhaitant un vrai changement pour cette Europe. Une Europe qui ne peut plus fonctionner de cette manière antisociale et antidémocratique.

Nous devons sortir des traités européens actuels, c’est une certitude. Une certitude qui ne deviendra réalité qu’avec un rapport de force inversé. Le 26 mai prochain sera, peut-être, décisif pour les années à venir. Partout, en Europe, les forces de gauche devront envoyer le maximum de députés européens pour contrecarrer les plans de cette clique de néolibéraux, et pour ne pas laisser le champ libre aux forces d’extrême-droite et réactionnaires.