Plus jamais ça ! Construisons ensemble le Jour d'après | CGT

« Renouveau », « monde d’après », « profond changement », chaque jour des nouveaux termes apparaissent et sont repris en boucle sur les chaînes d’infos et par les responsables politiques, y compris, et surtout, par ceux de la majorité.

N’y-a-t-il pas là une parfaite hypocrisie ? Conscients que leur modèle nous a conduits dans cette situation, et qu’il arrive à bout de souffle, les tenants de l’ordre libéral tentent une ultime pirouette pour retomber sur leurs deux jambes. Aujourd’hui les mêmes qui, il y a quelques mois, refusaient d’écouter les soignants, les mêmes qui votaient en décembre 2019 des nouvelles coupes dans le budget de la santé, encensent désormais notre système de santé public et annoncent en grande pompe qu’ils ont compris.

Pourtant, chassez le naturel et il revient au galop. Après les douces paroles du président et des ministres, où les déclarations des PDG de la grande distribution, la réalité apparaît au grand jour. Et, pas plus qu’une hausse générale des salaires n’est prévue, la prime de 1 000 euros promise à tous les travailleurs des supermarchés ne sera, finalement, pas pour tout le monde.

Désormais la priorité est à la relance de l’économie. A n’importe quel prix. Parfois au mépris des règles sanitaires que l’époque actuelle exige, à l’image de l’usine Renault, basée à Sandouville.

Un choc libéral ?

Dans cette optique l’Institut Montaigne, un Think tank néolibérale ayant soutenu Nicolas Sarkozy en 2012 et Emmanuel Macron en 2017, a détaillé, au début du mois de mai, ses propositions. Bien loin du fameux « monde d’après », les mesures préconisées ressemblent comme deux gouttes d’eau à celles du monde d’avant :

  • Accroissement du temps de travail sans pour autant que la rémunération supplémentaire correspondante ne soit versée immédiatement par les entreprises
  • Diminution du nombre de RTT dans la fonction publique, à titre provisoire
  • Suppression du jeudi de l’Ascension comme jour férié
  • Suppression de la première semaine des vacances scolaires de la Toussaint en 2020

Ces quatre propositions font partie d’une liste publiée sur le site de l’Institut Montaigne. Si pour le moment le gouvernement n’a pas donné suite, rien ne garantit que ces mesures de soient pas appliquées partiellement ou totalement, dès lors que l’exécutif semble exclure toute autre solution qui viendrait contrecarrer le Sacro-saint dogme libéral.

Sans évoquer les entreprises du CAC40 qui, malgré les timides demandes du ministre de l’Economie, verseront des dividendes cette année, du non-rétablissement de l’ISF, ou bien des déclarations du PDG de Sanofi*, il faudra un jour se demander comment ceux profitant depuis des années des aides publiques, délocalisant et licenciant à tour de bras, peuvent aujourd’hui prétendre avoir compris et être la solution.


*Sanofi est une entreprise française ayant reçu de l’Etat près d’un milliard d’euros ces dernières années. Pourtant, son PDG a annoncé il y a quelques jours que, si un vaccin était trouvé, la priorité pourrait être donnée aux Etats-Unis.

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