
Les soignants et les médecins alertent sur tout le territoire. Il faut que chacun reste chez soi afin de diminuer la propagation du virus et permettre aux hôpitaux d’accueillir et de soigner les patients. Dans ce contexte la lecture s’impose comme une activité naturelle. Ce sera désormais le rendez-vous de chaque lundi, le temps que le confinement durera. Le choix des livres est éventuellement totalement subjectif.
La lecture de tous les bons livres est comme une conversation avec les plus honnêtes gens des siècles passés.
René Descartes
Pour ce deuxième épisode le choix des livres est légèrement plus politique. Le premier ouvrage est à la fois un récit journalistique, historique et politique. Dix jours qui ébranlèrent le monde raconte de l’intérieur la Révolution russe d’octobre 1917. L’auteur, John Reed (1887-1920) était un journaliste et un militant socialiste convaincu. En octobre 1917 il se rendit à Petrograd (l’actuel Saint-Pétersbourg) et raconta ce qu’il voyait : le déroulé de la Révolution, les oppositions entre certaines factions, les discours et les assemblées.
Deuxième livre sélectionné : La Part de l’autre d’Éric-Emmanuel Schmitt raconte une double histoire. Ces deux récits ont deux points communs : le personnage d’ Adolf Hitler et le point de départ, à savoir son concours d’entrée aux Beaux-Arts de Vienne. Pour le reste tout est différent. L’un raconte la vraie vie d’Hitler, l’autre raconte sa vie si sa candidature avait été retenue.
Enfin, troisième et dernier ouvrage sur une période parfois encore méconnue dans tous ses aspects en France. A partir des années 1990, un réel travail de mémoire sur la guerre d’Algérie a été effectué en France. Mais la parole des Français qui ont choisi de s’engager en faveur de l’indépendance de l’Algérie, ceux appelés les porteurs de valises, était encore rare. Jacques Charby, lui-même militant à cette époque, a procédé à un véritable travail pour recueillir de nombreux témoignages, près de 70. Au travers de Les porteurs d’espoir, les réseaux de soutien au FLN pendant la guerre d’Algérie : les acteurs parlent, on découvre ainsi les récits de personnes qui, à l’époque, étaient journalistes, étudiants, médecins, écrivains, ouvriers, prêtres catholiques ou pasteurs protestants, engagés ou non politiquement, et qui firent le choix d’aider les Algériens. Les raisons étaient parfois diverses, tout comme les manières de faire : transport de fonds, fabrication de faux papiers, hébergement de militants, réception d’armes etc. Le livre est séparé en trois sections : la plus importante étant celle réservée aux témoignages des Français (plus de 50) ; la deuxième est, elle, consacrée aux témoignages de quatre Belges, tandis que la troisième traite des récits d’une quinzaine de Suisses.