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L’actuel Premier ministre Israélien, Benyamin Netanyahou, va entamer un cinquième mandat. Photo : Thomas COEX / AFP

Selon toutes vraisemblances, Benyamin Netanyahou devrait rempiler pour un cinquième mandat à l’issue des élections législatives israélienne. Et ce malgré la quasi-égalité des scores entre son parti, le Likoud, conservateur et sioniste, et le parti Kakhol lavan, libéral et sioniste, qui obtiennent chacun environ 26% des suffrages exprimés. Toutefois, au gré des alliances qu’il devrait former, Netanyahou ne devrait avoir aucune difficulté à bâtir une nouvelle majorité à la Knesset, le parlement israélien. 

Ce scrutin est, sans surprise, pire qu’une mauvaise nouvelle, un véritable coup de massue à tous ceux, Israéliens compris, souhaitant l’enclenchement d’un processus de paix avec la Palestine. Car c’est bien le peuple palestinien qui sort perdant de ces élections. Avec Netanyahou c’est l’assurance de la poursuite des colonisations en territoire palestinien, du blocus criminel contre la bande de Gaza, des bombardements, mais aussi de l’apartheid au sein même de la société israélienne (voir : Israël : l’État d’apartheid inscrit dans la constitution). Surtout, ce vote redonne une nouvelle légitimité à la politique d’expansion d’Israël au dépend des Palestiniens, mais aussi à la politique de tensions permanentes contre des pays comme la Syrie (Israël provoque la Syrie). Avec Netanyahou c’est l’assurance que la solution à deux Etats est morte :

« L’État palestinien ne sera pas mis en place comme le disent des gens. Cela n’arrivera pas ».

Édifiant. D’autant plus lorsqu’on sait que l’actuel Premier ministre est cité dans une affaire de corruption par la justice de son pays. Mais Benyamin Netanyahou ne semble pas inquiet. Et dans le contexte international, avec le soutien inconditionnel de Donald Trump (voir : Jérusalem n’est pas la capitale d’Israël) et celui du nouveau président du Brésil Jair Bolsonaro, il n’a aucune raison de l’être. 

  • Et la gauche dans tout ça ? 

Derrière, suivent de loin les deux partis représentant les ultras-orthodoxes- Judaïsme unifié pour la Torah et Shah-, obtenant chacun aux alentours de 6%. Les quatre premiers partis politiques israéliens sont donc issus de la droite, voir de l’extrême droite.

La gauche est loin, et paraît tellement dérisoire dans ce paysage conservateur et sioniste. La coalition judéo-arabe Hadash-Taal, rassemblant le Hadash (qui est lui-même une coalition de forces de gauche non-sioniste et d’extrême-gauche, dont la plus importante est le Parti communiste israélien) et le Ta’al, un parti israélien, antisioniste, représentant la minorité arabe. 

Si le nombre de parlementaires obtenu par la coalition- six- n’est pas une réjouissance en soit, le fait qu’elle se place, pour la première fois, devant la gauche sioniste, représentée par le Parti travailliste, est une maigre consolation pour les progressistes de la région. 

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