Le premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a une fois de plus créer une vive polémique en affirmant lors du conseil des Ministres d’Israël que la partie du Plateau du Golan occupé par Israël « restera pour toujours dans les mains d’Israël ».
Pour la première fois un conseil des Ministres se tenait sur le plateau du Golan, ce qui en soit était déjà une provocation faîte à la République Arabe Syrienne.
Historiquement la région appartient en effet à la Syrie, et n’est tombée aux mains de l’Etat Hébreux qu’en 1967 à la suite de la guerre des 6 jours. Le plateau du Golan est alors occupé par l’armée israélienne avant d’être officiellement annexé en 1981. Naturellement jamais la Syrie n’a accepté une telle annexion qui par ailleurs constitue une violation de la souveraineté selon le droit international.
Les deux Nations n’ont d’ailleurs jamais signées la paix et la question du Golan semble avoir été remise sur la table des litiges après ces déclarations. En effet la Syrie n’entend pas rester impassible, et elle l’a fait savoir par le biais de son Ambassadeur à l’ONU ainsi que par la voix de son Vice-Ministre des affaires étrangères qui a déclaré à ce titre qu’ils ( le gouvernement syrien ) » seraient prêts à tout pour faire revenir le Golan au sein de la patrie syrienne, y compris à utiliser l’option militaire ».
Une provocation de plus de la part d’Israël qui pourrait conduire à de nouvelles escalades de violences dans une région qui est déjà beaucoup trop touchée par les guerres, le terrorisme et les luttes entre différentes puissances. Certes ce territoire a été conquis au terme d’une guerre qui opposait Israël à plusieurs pays arabes dont la Syrie, mais aujourd’hui, près de 60 ans après ce conflit, la restitution du Golan à la Syrie montrerait un espoir de paix pour les peuples et pour les minorités y résidant.
Non que ça améliorerait l’image d’Israël, qui ne cessera d’être vu- à juste titre- comme un Etat colonisateur, pratiquant l’apartheid, et violant les droits fondamentaux des palestiniens, mais cela permettrait peut-être d’éviter à l’avenir un nouveau conflit entre deux pays que tout oppose. En effet, si Israël s’est montré si optimiste à l’égard de la chute du régime de Bachar Al-Assad, c’est bien parce que la Syrie, avec l’Iran, est l’un des seuls pays de la région à encore armer et soutenir de manière officielle et sans tergiversations le peuple palestinien dans sa lutte contre l’occupation.
La question n’est pas ici de savoir si la Syrie est une démocratie ou une dictature, si la lutte armée est une solution ou non, mais bien de simplement exposer les faits tels qu’ils sont et ceci en est un. Que ce soit directement ou indirectement, via le Hezbollah libanais, Damas soutient la résistance palestinienne. Cette dernière qui est par ailleurs également engagée aux côtés de la Syrie dans sa lutte contre les groupes terroristes, une manière de bien montrer à tous que la lutte pour un Etat palestinien n’est en rien une guerre de religion contre un autre peuple. C’est simplement la lutte d’un peuple colonisé contre un Etat colonisateur, qualifié de « seule démocratie du Proche-Orient » et qui, en dépit de l’action des Nations-Unis semble posséder l’arme nucléaire.
En ce qui concerne la situation du Golan, l’annexion en 1981 par Israël n’est pas reconnu par l’ONU et elle condamnée par la résolution 497 du Conseil de sécurité. La solution idéale résiderait comme toujours dans des négociations de pourparlers entre les deux Nations pour rendre le territoire à la Syrie ou tout du moins une partie sous l’égide de l’ONU. Mais comme ni Israël ni la Syrie ne semble décider à céder sur ce point cela paraît compliqué et compromis. Une guerre dans cette région serait dévastatrice pour les peuples car il y a fort a parier qu’elle impliquerait un grand nombre de belligérants, comme c’est le cas en Syrie on en Irak, et cela pourrait conduire à terme à une recrudescence du jihadisme si celui-ci venait à être partiellement éradiquer au cours de la guerre en Syrie.